Recyclage et traçabilité :
les accessoires en mode slow

Recyclage et valorisation des déchets, matières premières éthiques et drastiquement sourcées : les accessoires de mode adoptent la tendance « slow » et se déecline en sacs ou bijoux aussi green que clean. Beaucoup vont plus loin et participent à des programmes humanitaires et solidaires ; protection de l’environnement, développement économique dans des régions critiques, réinsertion de personnes en situation difficile…

Parmi les « green and good » accessoires, on a crushé sur ceux-là…

JEM, pour Jewellery Ethically Minded, entend redéfinir le concept de joaillerie. L’élever au rang de « valeur » et d' »héritage » que l’on transmet, au-delà du simple bijou. Ainsi, la totalité de l’or servant à la confection de ces pièces délicates est issu de la filière « Fairminded » (lire plus bas) garantissant le respect des mineurs et de l’environnement, ainsi qu’une traçabilité irréprochable. Bonus ? Des pièces hautement désirables, délicates et pile dans les tendances du moment. Beau et bon, bingo !

Depuis plusieurs années, Chopard se distingue avec son or « Fairminded », soit éthique, réalisant même, depuis 2014, la Palme d’or de Cannes dans cette précieuse matière équitable. Or, 95% de sa production restait produite avec de l’or traditionnel. Green washing ? La maison genevoise infirme et annonce (Baselworld 2018) qu’elle convertit désormais l’ensemble de ses collections (joaillerie et horlogerie) à l’or responsable. Pour le client, cela signifie une traçabilité garantie, incarnée par un passeport unique accompagnant montres et bijoux, qui certifie l’origine éthique et responsable de l’or qui les constitue.

Ce label de certification atteste de la provenance de l’or, extrait de mines responsables, autonomes et artisanales, donc à petite échelle. L’activité minière devient ainsi un levier de développement social et de protection de l’environnement.

Concrètement ? Pour les mineurs, c’est la garantie d’un salaire juste. Pour les industriels, des risques atténués en respectant les normes et règlements internationaux tout en apportant une valeur ajoutée à leur image. Pour les consommateurs, une garantie de respect des travailleurs de l’or et des information sur sa provenance et son extraction.

Ci-dessus : les bijoux labellisés « Fairminded » de Paulette à Bicyclette

En France, les labels JEM, April by MG Paris, Flore & Zéphir, Kachari & Kael, Nenuphar Bijoux et Paulette à Bicyclette sont labellisés « Fairminded ».

Astucieuse, l’idée de Marron Rouge qui recycle vieux pneus, chambres à air et ceintures de sécurité en Inde pour les revendre en France. Mais sous la forme hautement désirable de sacs, accessoires déco et mobilier. Tout ce qui peut être recyclé là-bas est transformé ici (à Lyon) : centimètres de couturière, tissu de sari, étiquettes de jeans, verre, toile de sac de parachute, lance d’incendie, papier journal, bois, …

Une philosophie solidaire et éthique dans la continuité du passé humanitaire de son fondateur, qui collabore aujourd’hui, en Inde, avec des ONG et autres projets sociaux. Marron Rouge s’assure que tous ceux qui confectionnent ses articles bénéficient de bonnes conditions de travail, d’une couverture sociale, d’enfants scolarisés. Le travail des enfants est banni.

Cerise sur la chambre à air ? C’est BEAU ! Tellement wahou que Marron rouge a même habillé les vitrines des Galeries Lafayette.

À Marseille, Les Toiles du Large recyclent les voiles de bateau qui encombrent les déchetteries en créant des sacs désirables et ultra résistants. Inscrits dans une démarche solidaire, artisanale et locale, les sacs, accessoires et éléments décoratifs sont entièrement réalisés en Provence par des personnes handicapées, en soutien médico-social ou éducatif dans le cadre de l’ESAT, établissement ou structure d’aide par le travail.

Entre 30 € et 420 € le sac, forcément unique.

C’est au fin fond du Nebraska que Jen Carlson et Josh Shear (Shear Composites) ont l’idée de recycler les jeans usagés… en pierre. Malléable, à la fois légère et robuste, ses applications sont infinies ; automobiles, aéronautiques notamment. Mais aussi la bijouterie.

Chaque pierre est unique, d’un bleu profond marbré de nuances plus sombres, dont la confection ne requiert ni produit chimique toxique, ni dégagement gazeux. Le secret ? Une résine à base d’ingrédients biologiques qui mélangée au textile, qui peut ensuite être moulée dans une variété illimitée de formes.

Nous, on a crushé sur les jolies intégrations de Cos Jewellery qui monte la délicate Denimite sur des bagues et des colliers graphiques.